il ne voulait pas rentrer pas repartir juste rester là à la table à travailler à ses projets de petits dessins précis et encrés déclinés à l’infini sur cent feuilles des architectures des objets des notes prises rester là à regarder la ville à ses pieds du sixième étage un panorama nouveau pour qui vivait dans des chambres minuscules maisons des faubourgs au jardin ceint de haies taillées et là le ciel les clochers les toits le vent la lumière il voulait rester qui s’était installé au fond de la grande pièce à vivre derrière une étagère de livres ses cartons remplis de souvenirs et de papiers ses vêtements sur des cintres ses chaussures au pied et quelques pierres ramassées au bord de la mer des choses petites qu’on tient dans la main auxquelles on s’habitue tant que posées elle manquent comme un être du passé souvent il se taisait

il ne dit à personne qu’il rentrait pas même à ceux qui l’hébergeraient dans la pièce au tatami emplie depuis de longues années de cartons elle aussi de chaises au rebut de vieux matelas usés il dormirait là s’y installerait y posant sa seule valise un livre un carnet devant la niche aux ancêtres qu’on ne visite plus que parfois quand ceux qui entoure sont trop présents

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photo kenta akiyama

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(on décida ensemble d’un échange lui une photo moi un texte à paraître ici une photo par jour qui donnerait un texte quand le temps le permettrait quelque soit la photo quelque soit le texte une correspondance ouverte)